Au revoir, Sula!

Pourquoi dois-je partir, déjà?
Ah oui, c’était dans le contrat…

Pendant mes deux derniers jours je regroupe mes affaires, continue quelques bains arctiques et pèlerinages sur mes lieux favoris de l’île, et soupire… Le stress des départs se mêle à une nostalgie anticipée.
Je me sentais chez moi, dans cette maison de gardien de phare!

Le dernier soir Evelyn m’invite à une petite soirée chez elle, entre amis, à déguster le fameux bacalhaw, et une délicieuse soupe de crabe au gingembre.

Ça me donne du baume au coeur mais je ne m’attarde pas trop, car nous partons tôt le lendemain pour Frøya. Je dois y présenter mon travail, mes projets et mes impressions de résidence.

Sur la route du port, Evelyn me confie son tout premier souvenir de Sula : son arrivée par cette même route. Dans sa jeunesse le passage n’était pas bétonné, ni aussi large pour accueillir les voitures des touristes. C’était une simple petite route blanche, blanche des sédiments de la mer, du sel et des fragments de coquillages calcifiés.
J’imagine cette ligne blanche dans le paysage, ce devait être irréel!

A bord du ferry, je monte à l’étage pour contempler une dernière fois ces îlots rocheux, et au loin, le phare, de plus en plus petit. Mon coeur se serre un peu.

La traversée dure une petite heure, ponctuée de tableaux insolites.

Arrivées à Frøya, nous rejoignons le Centre Culturel. Construit récemment dans la région, ce complexe offre concerts, expositions, spectacles, avec de multiples écrans interactifs sur l’histoire et la vie locale.

Je découvre l’espace conférence, un peu impressionnée par les nombreux sièges ( même si au final, la salle ne sera pas complètement remplie). La présentation se déroule plutôt bien! Et lorsque je suis perdue dans mes traductions, je peux m’appuyer sur le directeur, Mathis, et les diaporamas projetés.
Une journaliste vient m’interviewer ensuite pour la gazette locale, et me demande si cette expérience était vraiment intéressante et productive. Je pense à ce matin, le phare qui disparaît et je soupire.
Difficile d’expliquer pourquoi certains lieux sont magiques et particulièrement inspirants.
En tout cas j’espère revenir présenter mon travail fini ici, car je suis attendue!
(lien vers l’article, en norvégien bien sûr!>>> http://www.froya.no/nyheter/lager-kunst-av-sola-p%C3%A5-sula )

Après mes adieux avec Mathis et Evelyn, je rejoins mon hotel (offert par le centre !).
Chambre confortable mais très moderne, cela tranche avec mes semaines dans la maison du gardien de phare.

Mais pas le temps de défaire les valises car demain, une autre aventure!