Journal
The Island
Grand soleil! J’emporte eau, fruits, sandwich au kaviar, et appareil photo : c’est parti pour un tour de l’île!
En dehors de la route principale, pas de sentier ou de chemin : je dois longer les dernières maisons pour m’aventurer loin du village.
Étrange, ces jardins sans barrières, portes en bois, cloisonnements : on ne sait pas vraiment où commence et où finit le territoire de chacun.
Ce qui de toute façon est très subjectif…
Je traverse des landes de bruyères, de buissons de fleurs, d’arbustes séchés, et petits marécages. J’importune les mouettes, oies sauvages et autres nids de faune, mais j’avance! Dans les mousses spongieuses je retrouve des restes de crimes : vertèbres, pinces ou coquilles calcifiées.
A l’approche des rives je remarque quelques barques et restes de filet.
Parmi les débris de nombreuses coques d’oursins, ainsi que dans les mares aux alentours.
C’est vrai que j’aime beaucoup le motif de ces sphères étoilées, parfois piquées de bras hérissés. Mais impossible d’en ramener : aussitôt saisi, aussitôt en morceaux!
Je prends quelques croquis pour de futures gravures.
Je continue de vagabonder dans les îlots rocheux, un peu éblouie par le soleil, ses reflets sur l’eau et le mica des roches de granit rose.
Je me croirai presque en bretagne!… si je ne levais pas les yeux pour vérifier cet horizon sans fin, étiré d’îles en îles.